Toi aussi tu peux participer à ce florilège de punchlines terrifiantes. Partage tes connaissances sur la page facebook du projet, elles viendront alimenter cette page (et notre rage).
LE PANTHÉON DE LA DÉCOMPLEXION
Qui croit encore que les riches et les adeptes du capitalisme débridé avancent à pas feutrés ?
Depuis des (dizaines d')années, les adeptes de la déréglementation et de l'auto-régulation du marché se lâchent régulièrement en toute décomplexion. Évidemment, c'est un peu compliqué d'afficher ces saillies en couv' de Direct matin ou en ouverture du J.T. de TF1. A la limite un petit "j'aime l'entreprise" de Manuel Valls, mais guère plus.
Il faut creuser un peu...
Mais même pas beaucoup, en fait :
- Sur le compte tweeter de Laurent Wauquier, tu comprends dès le lendemain de la primaire de la droite ce qui nous attend en 2017 : "Il faudra dire que les riches ne seront pas les seuls bénéficiaires de notre projet. La droite doit s'adresser aux classes moyennes"
- Suffit aussi simplement de se pointer à l'université du MEDEF pour entendre : "je regrette qu'on soit pas dans un régime dictatorial, au moins là on n'a pas de problèmes à se poser et on perd moins de temps"
Toi aussi, tu crois que c'est une blague ?
Clique là-dessus si t'as pas froid aux yeux...
Alors, pour pas oublier d'où on vient ni où on va, on a décidé d'ériger ce petit panthéon de la décomplexion, comme un best of de l'horreur assumée, un dictionnaire historique de la citation qui fait froid dans le dos.
Cette page sera nourrie au fur et à mesure de nos découvertes, sans ordre chronologique particulier et nourrira sans doute un dialogue pas piqué des vers dans le spectacle !
Allez, on commence par un grand classiques parmi les classiques :
"Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner."(Warren Buffet, 2005)
Bonne lecture !
"Personne, absolument personne n'investit dans un pays en guerre civile. Beaucoup d'innocents ont sans doute perdu la vie, mais compte tenu de la situation, le recours à une force immense s'imposait."
(Victor Emmanuel, relationniste Burson-Marsteller, entreprise chargée de la promotion internationale du programme économique libéral de la junte au début de la dictature en Argentine, 1976)
"C'est l'accomplissement du rêve de tous les fonctionnaires du FMI. En cas d'échec, heureusement, je bénéficie de l'immunité diplomatique et je n'aurai qu'à sauter dans un avion pour m'enfuir"
(représentant du FMI en Bolivie à la découverte du nouveau programme économique : fin des subsides alimentaires, de la réglementation des prix, ouverture des frontières commerciales, etc. - 1985)
"Contre les délinquants, la sanction doit être certaine, rapide, dissuasive. L'impunité zéro doit être la règle" (François FILLON, 9 mars 2016)
"Moi ce que je veux, c’est que le 1e juillet, les 2-3 ministres chargés des réformes (…) arrivent avec des textes prêts et, dans une forme de Blitzkrieg, fassent passer devant le parlement, en utilisant d’ailleurs tous les moyens que donne la constitution de la Ve république, les ordonnances, les votes bloqués, le 49.3… fassent passer sans interruption estivale les 6 ou 7 réformes fondamentales qui vont changer le climat de l’économie et du travail dans notre pays. C’est évidemment, pour moi, l’abrogation des 35h et la suppression de la durée légale du travail et renvoi à la négociation dans les entreprises sans contraintes, c’est le nouveau code du travail, c’est la réforme de la fiscalité du capital (…) c’est la réforme de l’assurance chômage, c’est les premières mesures d’économies sur le budget de l’état (…)Si on fait tout ça, on créé un choc qui très très difficile la réaction sociale que vous craignez."
(Milton FRIEDMAN... Ah, non, pardon, c'est François FILLON devant une assemblée de patrons de la fondation Concorde, avril 2017)
> Une application au pied de la lettre de "la stratégie du choc", de Naomi KLEIN. Comme quoi, faut toujours se méfier de ce qu'on dénonce, ça peut donner des idées à ceux qu'on croyait dénoncer...
7 mars 2007: « Le business des subprimes est complètement mort et les pauvres petits emprunteurs ne vont pas faire de vieux os »
13 juin 2007 : « je viens de vendre des obligations ABACUS à des veuves et des orphelins que j’ai croisé dans l’aéroport. Décidément ces belges (surnom donné aux banques allemandes) adorent les ABACUS »
(mails envoyés par Fabrice Tourre, mathématicien recruté par Goldman-Sachs pour créer les produits financiers toxiques qui ont ruiné des milliers de foyers américains)
"Qui va faire la croissance ? Qui va faire les emplois ? C'est pas les pauvres... Alors les riches, c'est bien, faut les garder !"
(Serge Dassault, le 8 février 2012, à propos du programme économique de François Hollande)
« Il existe une façon simple de réduire la dépense publique : c'est revenir sans finasser ni tourner autour du pot, à une durée légale du travail de 39h payées 35. »
(Les voeux de Serge Dassault dans le Figaro en 2014)
« la pauvreté n’est pas une question d’argent. Ce qui compte pour une famille, c’est de biens avoir dépenser son argent. Un repas dans un fast-food est non seulement moins bon pour la santé, mais aussi plus coûteux qu’un ragoût avec des légumes de saison. »
(27 février 2005, Renate Schmidt, ministre fédéral de la famille, SPD in Bild am Sonntag)
« seul celui qui travaille doit pouvoir manger »
(9 mai 2006, Franz Mütefering, ministre fédéral du travail et des affaires sociales devant le groupe SPD au Bundestag)
« si vous vous lavez et que vous vous rasez, vous trouverez un boulot »
(13 décembre 2006, Kurt Beck, Président du SPD s’adressant à un chômeur)
« un chercheur l’affirme : 132€ par mois, c’est suffisant pour vivre »
(6 septembre 2008, titre de Bild)
« au lieu d’être payés à chômer, les gens devraient faire un travail d’utilité publique. A berlin, on pourrait recruter 20 chômeurs dans chaque secteur pour contrôler si les propriétaires de chiens ramassent les crottes de leurs animaux. Ainsi, on ferait d’une pierre deux coups : les chômeurs y gagnerait une nouvelle occupation et les berlinois une nouvelle vie. »
(6 avril 2010, Claudia Hämmerling, député verte au parlement de Berlin, in Bild)
« nous fournissons aux employeurs un matériel humain bon marché »
(9 mars 2015, un collaborateur d’un Jobcenter berlinois, cité par Die Süddeutsche Zeitung)
« faire respecter l'Etat de droit, c'est faire en sorte que les minorités qui se comportent un peu comme des voyous, comme des terroristes ne bloquent pas tout le pays »
« il faut tout faire pour ne pas céder au chantage, aux violences, à l’intimidation et à la terreur. Ce n’est pas ma conception du dialogue social, mais c’est visiblement celle de la CGT »
« le sigle CGT est égal à chômage »
(30 mai 2016, Pierre Gattaz, président du MEDEF, Le Monde)
Vous avez vu les attentats terroristes. Il y a eu un plan d’urgence, état d’urgence. Il faut faire la même chose sur le chômage de la France. (…) Moi je demande à ce qu’il y ait un plan d’urgence, un plan Marshall, un Grenelle, tout ce que vous voulez, ça peut d’ailleurs être fait avec tous les partis politiques, tous les partenaires sociaux, on se réunit et dans quelques semaines on dit comment on fait pour réduire l’emploi… »
(plus tard) « je pense que si on veut baisser l’emploi, pour baisser l’emploi… euh pour baisser le chômage, pardon, il faut créer de l’emploi. »
(8 décembre 2015, Pierre Gattaz, Président du MEDEF, sur RTL)
« Vous avez des gens qui, entre guillemets, profitent du système. Ils sont pas hors-la-loi, mais le système leur permet de faire quatre mois de travail et de se mettre quatre mois au chômage, etc, etc. et vous reproduisez ce système là. Et bien je pense qu’il faut contrôler. Il faut contrôler cette incitation à rechercher, peut être un contrôle journalier, comme beaucoup de pays le font »
(Octobre 2017, Pierre Gattaz, Président du MEDEF)
Guillaume Peltier (vice-Président LR) : On ne peut pas, dans une France qui souffre (…) donner à certains des droits exorbitants. Les cheminots ont la garantie de l’emploi à vie, avec une grille des rémunérations qui augmente de manière très régulière, un statut très protecteur sur la question des retraites, des billets gratuits. Trop c’est trop.
Auditeurs : que pensez-vous des privilèges hallucinants des députés : salaires, affaires, cantine, frais d’obsèques, billets SNCF gratuits ?
Guillaume Peltier : (silence) Moi, sur cette question, je ne céderai jamais à la démagogie.
(5 avril 2018, France Inter)
"Pourquoi nous ne faisons pas une sécurisation par mirador avec possibilité de ne pas se poser de question et de tirer quand il y a une intrusion?"
(22 mars 2018, Perrine Goulet, députée LREM de la Nièvre, à propos des militants Greenpeace qui s'introduisent sur les sites nucléaires)
Et notre champion national : Manuuuuu !
« Vous n'allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c'est de travailler »
« Une gare, c'est un lieu où on croise des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien »
« Je ne céderai ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes »
« On met un pognon de dingue dans les minima sociaux et les gens ne s'en sortent pas (…) Je vais faire un constat qui est de dire : on met trop de pognon, on déresponsabilise et on est dans le curatif. Toute notre politique sociale, c'est qu'on doit mieux prévenir - ça nous coûtera moins, ensemble - et mieux responsabiliser tous les acteurs »
« Ce qui est possible est lié à une culture, un peuple marqué par son histoire. Ce peuple luthérien, qui a vécu les transformations de ces dernières années, n'est pas exactement le Gaulois réfractaire au changement ! »
« Mais si vous êtes prêt et motivé... Dans l'hôtellerie et la restauration, dans le bâtiment, il n'y a pas un endroit où je vais où ils ne me disent pas qu'ils cherchent des gens. Hôtels, cafés, restaurants, je traverse la rue, je vous en trouve ! Ils veulent simplement des gens qui sont prêts à travailler. Avec les contraintes du métier... »
"des gens souvent victimes de l'exclusion choisissent l'entrepreunariat individuel, parce que pour beaucoup de jeunes, aujourd'hui, c'est plus facile de trouver un client qu'un employeur. Ils se lancent, ils travaillent plus, la rémunération ne suit pas toujours, mais ils ont accès à l'activité économique" (le Monde, 6 janvier 2016)
« Mettre des moyens sans faire les choses pour moderniser, accompagner, transformer, avoir parfois du bon sens, c’est pas aider les gens. Parce qu’à la fin, les moyens, c’est vous qui les payez aussi, vous savez. Y a pas d’argent magique. » (jeudi 5 avril, 2018, à une infirmière qui se plaint des manques de moyens de l’hôpital)
Non, mais en fait, on va peut être la fermer, parce que...
"On n’a pas besoin d’artiste. C’est tous des casse-couilles et des gauchos." (Alain MARSAUD, député LR, 2017)